En voici le croquis aquarellé, extrait de mon carnet de voyage dans le Gers :
LA ROMIEU : ROMIEU vient du mot gascon "ROUMIOU" , qui signifie « Pèlerin » en souvenir du moine Allemand Albert, qui, revenant d'un pèlerinage à Saint Jacques de Compostelle, s'arrêta en ces lieux pour y implanter une petite fondation ecclésiastique sur une terre des Seigneurs de Firmacon, Vicomtes de Lomagne, au XIè siècle (Sauveté). La cella fondée par les pèlerins devint rapidement le siège d'un prieuré bénédictin dépendant de St Victor de Marseille. C'est ce qu'indique une charte du 28 mai 1082 par laquelle Odon, vicomte de Lomagne, et sa femme Adélaïde renouvellent solennellement à l'abbaye St Victor de Marseille la donation antérieurement faite au pèlerin Albert. A cette date une localité est en train de se développer à proximité de l'ancien ermitage et la charte énumère les droits, justices et privilèges qui y sont concédés aux moines marseillais.
A la suite de dissensions avec le vicomte de Lomagne, l'abbé de Saint Victor se dessaisit des droits qu'il possédait dans la localité de La Romieu, le 12 octobre 1258, en faveur d'Alphonse de Poitiers. A la mort de ce dernier, ces droits passèrent au roi de France avec le comté de Toulouse.
L'abandon par Saint Victor de Marseille de sa seigneurie sur la ville de La Romieu précéda de peu la vente du prieuré lui-même à un gascon originaire du pays, ayant fait une brillante carrière ecclésiastique et politique : le cardinal Arnaud d'Aux.
Au XIVè siècle, le village prit de l'importance lorsqu'Arnaud d'Aux, haut dignitaire de la Cour Pontificale et enfant du pays, éleva dans le village la Collégiale Saint Pierre (1312-1318) , le cloître et le palais. Il transforma la communauté Bénédictine en un collège de 14 chanoines réguliers, dirigés par un doyen et un sous doyen. Il sera pendant cette période Président du Procès des TEMPLIERS. Arnaud d'Aux mourut vers 1321 en Avignon; son corps repose dans un enfeu de la Collégiale.
En 1575, le village et l'ensemble collégial ont souffert du passage des troupes protestantes de MONTGOMERY. Le cloître fût incendié, les verrières murées.
Lors de la Révolution Française, on brûla une partie des archives ainsi que le jubé qui séparait l'église en deux sections distinctes. La collégiale devint église paroissiale.
Aujourd'hui, la Collégiale et son cloître (classés Monuments Historiques depuis 1901) ont été inscrits au Patrimoine Mondial de l'Humanité par l'UNESCO depuis 1998. La tour dite "du Cardinal", vestige de l'ancien Palais fût elle aussi classée Monument Historique en 1928.
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