Et dans ma tête à moi... qu'est-ce qu'il y a ?
Quand j'ai créé ce blog, je l'ai "rangé" dans la catégorie "journal intime" parce que l'article qui a initié toutes ces pages, que j'ai mises à la portée de n'importe qui (ce n'est pas péjoratif...), était dédié à ce chemin où j'avais jour après jour noté mes impressions sur un petit carnet, un journal de bord.
Deux ans après je m'interroge sur sa qualité de journal intime... et je me rends compte qu'à part la relation de mon périple jusqu'à Compostelle, ce blog ne comporte que peu de références à ma vie privée. Oui, si l'on cherche un peu on trouvera de-ci de-là quelques indications personnelles... mais bien fûté qui pourra dire qui je suis...
Facile... on peut céder à l'opportunité de ne montrer que ce qui flatte, ce qui met en valeur... On peut taire le côté un peu plus "gris" des choses...
A quel besoin urgent répond la création d'un blog ? Sans doute au même que celui qui m'animait lorsque j'avais 12 ans et que j'ai noirci ma première page. J'ai écrit comme ça des centaines de pages qui se sont envolées en fumée le jour où celui que je croyais être, à l'époque, l'amour de ma vie a décidé de les brûler parce qu'il en était absent... C'est comme s'il avait brûlé aussi toute une partie de ma vie... la plus intime.
Cette photo de moi prise à mon insu il y a quelques années est celle qui me ressemble le plus. J'en ai volontairement atténué tous les contrastes, juste pour effacer la preuve trop voyante de quelque coup du sort qui m'avait infligé sur le visage des cicatrices boursouflées. Un accident de la route, un oeil en sursis, 47 points de couture et un trou dans la tête...
Un trou de deux ans. Deux ans d'absence où je me suis cherchée avec persévérance et retrouvée peu à peu... C'est une photo qui me ressemble parce qu'aujourd'hui encore j'ai l'impression d'y voir, en moi, par transparence, tous les souvenirs que j'avais perdus. Les années ont passé, les cicatrices se sont atténuées, mon oeil a été sauvé,
mais aujourd'hui, qu'est-ce qu'il y a dans ma tête ?